mercredi 7 décembre 2016

Deux têtes chercheuses pour observer le Sahel

Les responsables qui se sont succédé à la tribune du forum de Dakar l'ont rappelé, tout n'est pas fait
que d'opérations militaires pour ramener la sécurité dans la BSS. Deux jeunes chercheurs de l'EHESS et de l'université de Clermont-Ferrand se sont lancés dans la mise en place d'un observatoire du Sahel (il répond au doux nom de 2R3S pour réseau de réflexion stratégique sur la sécurité au Sahel). Ils ont pu présenter leur initiative, soutenue par la CEIS d'Olivier Darrason, au forum de Dakar, lundi. Leurs études "scientifiques très poussées" assorties de "recommandations opérationnelles" serviraient à "l'aide à la décision" des Etats de la zone. Bérangère Rouppert et Jérôme Pigné ont reçu l'accolade de plusieurs intervenants de poids : le général Birame Diop, le propre chef d'état-major de l'armée de l'air sénégalaise, lui-même en cours d'écriture d'un travail universitaire comparatiste, mais aussi le Dr Sidi Bé -représentant de l'école de maintien de la paix (EMP) de Bamako-, un général du G5 Sahel et un ponte de l'Union Africaine (pas moins !).
Reste à donner corps à l'observatoire, et à entrer dans le vif du sujet, avec plusieurs thèmes structurants. Les intervenants ont jalonné quelques pistes : le CEM Air sénégalais a rappelé que la sécurité commençait par la prise de conscience des citoyens qu'ils sont eux-mêmes les premiers acteurs. Il a aussi constaté que les armées africaines devaient aussi trouver leur légitimité dans cette même population, et que l'observatoire pourrait, par ailleurs, donner un soubassement conceptuel à des armées africaines qui en manquent parfois. "Je vous aiderais, car il en va de ma sécurité" a conclu le CEM Air.
Le représentant du G5 Sahel a constaté, lui, les progrès intervenus entre les 5 pays de l'aire concernée. La 15e opération transfrontalière du G5 Sahel était en cours au moment où il parlait.

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  Jérôme Pigné (à dr.) avec le CEM Air sénégalais (à sa dr.). Photo Jean-Marc Tanguy
Chercheurs, militaires, diplomates, acteurs privés : les quatre communautés attendent désormais les premiers travaux du 2R3S. Photo Jean-Marc Tanguy