mardi 28 avril 2015

Il va parler (billet d'humeur)

C'est rarissime, le président de la République et chef des armées prendra la parole demain à l'issue du
conseil de Défense qui se tient à l'Elysée. Entre autres sujets, le chef des armées doit trancher une fois pour toutes entre son ministre de la défense et celui du budget, sur la question du périmètre final du budget 2015. Le premier s'entête à tendre la sébille qu'aux termes de la loi le deuxième devait remplir. Dans cette bataille de têtus, on fait pour l'instant beaucoup de surplace.
Dans une année électorale qui a plutôt mal commencé pour la gauche, on imagine mal qu'on ne finisse pas par trouver les moyens qui viennent contribuer à la sécurité des Français. Cela ferait désordre, seulement trois mois après les attentats de janvier. Mais aussi dans un contexte où les armées n'ont jamais autant empilé les armées, alors qu'elles voient leur pouvoir d'achat rogné année après année.
Le président a toujours affirmé en public que le budget 2015 serait conforme aux prévisions, mais n'a rien fait pour l'abonder avec des ressources budgétaires, obligeant à recourir aux sociétés de projet. Je n'ai pas vu non plus de lame de fond parmi les parlementaires pour voter des crédits budgétaires pour la Défense.
Y aura-t-il de vrais scoops demain sur ce sujet ? Rien n'exclut, à priori, que la France puise dans ses réserves sans finalement recourir à ce stratagème budgétaire (mais pourquoi dans ce cas ne pas l'avoir fait plus tôt ?). Elle peut aussi rebattre les cartes de ses priorités -un exercice que redoutent les armées- et sortir du képi des hélicoptères, légers (le fameux HIL repoussé depuis des lustres), moyens (prendre finalement les Caïman dont la France ne voulait plus... il y a un an aux termes de la loi de programmation militaire) et même pourquoi pas, des lourds (le V-22 a des partisans en France, mais des partisans sans ressources) ?
Peut-il faire d'autres annonces, sur les engagements opérationnels à venir de la France comme sur la Libye (depuis que JYLD en parle, et d'où partent des réfugiés promis à la mort) ou l'épineux problème syrio-irakien (qui n'est qu'irakien pour l'instant) ?
RDV demain, pour une partie des réponses à ces questions.