mercredi 23 septembre 2009

Les gendarmes à Jalalabad

Les 150 gendarmes français qui débarqueront en Afghanistan début novembre s'entraînent déjà avec les chasseurs alpins de la 27e BIM (1). Cet exercice, baptisé Jalalabad 2, est, a priori, leur dernière séance tactique avant projection. Il se déroule dans la région de Briançon (Alpes).
Les gendarmes ont été équipés de pied en cap, pour une mission qui s'annonce particulièrement risquée, particulièrement dans le versant "mentoring". La DGGN a souligné dès le départ que les partants disposent tous d'une première expérience en opérations extérieures, au Liban, en Côte d'Ivoire ou en Haïti.
L'entraînement a été également poussé au paroxysme du possible en France, retardant d'autant la projection en Afghanistan, prévue initialement dès le début de septembre.
Les gendarmes auront mis, on l'imagine, ces deux mois à profit. On leur fournit les gilets pareballes et casques de l'armée de Terre, qui a également cédé (sous une forme encore imprécisée) douze VAB. Deux servent à l'entraînement en France, et dix seront utilisés en Afghanistan. Des 4x4 blindés, vraisemblablement achetés sur étagère (ou loués, ce qui correspond plus à l'usage, sur place) serviront aux trajets dans Kaboul. Les gendarmes opérant comme mentors (POMLT) recevront des fusils d'assaut G36, tout en conservant leur arme de service, le SIG 2022.
C'est la première que le G36, bien connu des unités d'élite de l'Intérieur (GIGN, RAID, BRI, GIPN, etc) mais aussi de la Défense (GCP de la 11e BP, commandos marine) est utilisé en gendarmerie. Il a été préféré au FAMAS, sans doute du fait de son irréporochable fiabilité et d'un approvisionnement facile en munitions.
Comme ce blog l'a déjà expliqué, 20 personnels constitueront l'état-major, à Warehouse, une trentaine opèreront au centre régional de formation de Mazar-e-Sharif (RC-N), et le solde, comme POMLT, pour accompagner, conseiller l'AUP (afghan uniformed police).
21 gendarmes opèrent déjà en Afghanistan : 7 au sein de l'EUPOL, 7 comme prévots, et 9 au sein de l'ISAF. Parmi ces derniers, on trouve deux techniciens d'identification criminelle (TIC) qui traquent les indices permettant de remonter les filières de fabrication et de pose d'IED. Un protocole qui a permis à ces militaires d'aider, et sans doute d'éviter de gros ennuis à d'autres militaires, français et étrangers.
Dans un premier temps en tout cas, cette force sera rattachée au commandement militaire français sur place, puisque la force de gendarmerie européenne, cadre initial retenu, n'a toujours pas formellement été activée en Afghanistan.

(1) Le GTIA formé autour du 13e BCA comprendra également des appuis du 93e RAM (Mo 120mm, Caesar, TACP), du 4e RCh (AMX10RCR) et des pionners de la Légion, ainsi que des personnels spécialisés de la marine et de l'armée de l'Air.

CE TEXTE NE PEUT PAS ETRE COPIE SANS CONSENTEMENT DE L'AUTEUR.